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14 septembre 2005

PROCES DU PROFESSEUR JEAN PIERRE MBOMA

Assassiné dans la nuit du 11 au 12 novembre 2003, le professeur Jean-Pierrre Mboma Muyolo, ancien administrateur a la Cohydro, aurait-il été sacrifié par une certaine maffia financiere ? C’est en tout cas ce qui ressort des joutes oratoires entendues le mardi 20 septembre dernier chez les avocats des prévenus jambonpoursuivis devant le tribunal militaire de la garnison de Ngaliema pour le meurtre de ce docteur en sciences de la terre. La défense persiste et signe : les assassins du regretté professeur sont a chercher a la Cohydro. La veuve Mboma - née Caroline Sinzidi Luwansangu, son frere Damien Sinzidi et tous les jeunes soldats impliqués dans cette affaire ne sont que des boucs émissaires..

En tout, six avocats de la défense sont intervenus  a cette audience : Mes Willy Wenga, Kasonda Kibangula, Jean-Marie Mazambi pour le prévenu Yamba Mayasi Patrick ; Mes François Ntumba Mukalanga, Séraphine Malala Lukula pour le prévenu Kapa Claude ; et Me Kapita Vanon pour le prévenu Ngumba Makuba Dady. Mais ce dernier n’a pu terminer sa plaidoirie, faute de temps.

Prenant en premier la parole, Me Willy Wenga a déclaré ceci : « Nous sommes devant un procčs des boucs émissaires. Un procčs oů il y a moins des témoins a décharge, mais oů tous les témoins a charge ont déchargé Patrick Yamba Mayasi ». Me Wenga a donc trouvé que tout cela démontre la légčreté et le manque de sérieux du ministčre public. Pour lui, l’organe de la loi n’a pas rencontré le libellé de l’accusation dans son réquisitoire. Mais par contre, il est revenu sur les dossiers amnistiés, dossiers tels que la désertion en temps de guerre.

Quant a Me Kasonda Kibangula, il a dit que ni la veuve Mboma, ni son client Yamba Mayasi n’ont trempé dans ce meurtre. D’autant plus que le prévenu Yamba Mayasi ne se connaissait ni avec la Dr Caroline Sinzidi, ni avec son mari, le professeur Mboma Muyolo, qui vivait plutôt un enfer au sein de la Cohydro. Pour étayer son argumentation, Me Kasonda a fait parler les dates de certains jours d’instruction ŕ l’audience.

Le 22 mars 2005, a rappelé cet avocat de la défense, Joséph Mboma Nzambayulu (Jose Mboma pour les intimes),  frere du défunt, avait déclaré a l’audience que la Cohydro est a l’origine de cet assassinat ; car son grand frere avait accédé a un dossier sensible qu’il ne faillait pas toucher ; ayant trait a un détournement des millions de dollars américains. Le 24 mars 2005, Rose Mboma - la fille aimée du professeur, qui avait męme fait son stage a la Cohydro - a confirmé ses proces-verbaux dans lesquels elle affirmait que son papa vivait en conflit avec tous les mandataires de la Cohydro. L’un d’eux était allé jusqu’ŕa le menacer en ces termes : « Je t’écraserai ». Et le professeur lui avait rétorqué ainsi : « Ma tęte te coűtera cher... »

Toujours selon Me Kasonda, Rose Mboma a aussi parlé de la réunion de Kingabwa, oů tous les mandataires fętaient le départ du professeur Mboma du conseil d’administration. Et le 31 mars 2005, l’administrateur Bafala de la Cohydro a reconnu que l’intérim du professeur Mboma n’a pas été facile, car ayant été en conflit avec tous les mandataires. L’administrateur Bafala a męme révélé que le professeur voulait lui livrer un secret. Le professeur lui dira ceci, car n’ayant pas pu respecter l’heure du rendez-vous : « Vous ętes venu en retard. Si l’on va me tuer, je préfere que l’on vienne me tuer chez mois ». Me Kasonda a donc soutenu que le professeur savait qu’un commando était déjŕ mis ŕ ses trousses.

L’avocat de Patrick Yamba Mayasi a aussi lu les proces-verbaux contenant les déclarations de Nadia Mboma faites chez les inspecteurs judiciaires et devant l’officier du ministere public. Cette derniere y avait affirmé que son pere avait interdit a son fils Jean-Michel de parquer sa voiture a la Cohydro comme tout le monde. « Et il est en outre dit dans le proces-verbal du conseil d’administration, que le professeur Mboma avait pris une position contraire a celle des autres administrateurs. Et l’un d’eux a confirmé que le professeur avait des pépins au service, raison pour laquelle son intérim a été interrompu brusquement » ; a continué a appuyer Me Kasonda.

Me Wenga : « Proces de la honte »

Bouclant le chapitre Patrick Yamba Mayasi, Me Willy Wenga a déclaré ceci : « Nous terminons en disant que Patrick Yamba plaide non coupable.

Les infractions mises a sa charge ne peuvent pas ętre retenues par votre tribunal. Car c’est un complot touchant a faire de la justice militaire un appât pour des crimes politiques. De son vivant, le professeur Mboma avait indiqué a ses enfants et a ses intimes oů se trouvaient ses assassins. C’est pour cela qu’il ne voulait pas rester longtemps en ville. Ce proces est un proces de la honte, parce que le ministere public a envoyé devant vous un innocent ».

Et Me Willy Wenga d’exhorter : « Ne perdez pas de temps, Mme la présidente ! Suivez la piste Cohydro. Car le professeur a été tué par des politiciens et certains membres du conseil d’administration qui avaient fait de cette société leur vache laitičre ».

Me Kapita : « conclusions hâtives »

Ayant assumé la défense du prévenu Dady Ngumba, Me Kapita Vanon a trouvé que le ministčre public avait fait des conclusions hâtives en prenant des raccourcis. Pour cet avocat, le réquisitoire du ministčre public est plein des incohérences ; car n’étant basé que sur des procčs-verbaux obtenus pas des voies non autorisées.

Selon Me Kapita, l’insécurité du professeur Mboma Muyolo ne venait pas de l’intérieur de sa maison, avec la soi-disant jalousie de son épouse, Dr Caroline Sinzidi Luwansangu ; mais bien de la société Cohydro oů il connaissait de sérieux pépins ŕ cause de sa méthodologie du travail.

Evoquant la nuit fatidique, Me Kapita s’est dit étonné d’entendre le ministčre public soutenir dans son réquisitoire qu’avant d’encaisser la balle mortelle, le professeur Mboma avait reconnu son beau-frčre, le caporal Damien Sinzidi. « Qui a dit cela au ministčre public ? Est-ce le professeur Mboma depuis sa tombe ? » : a demandé Me Kapita Vanon au tribunal avant de conclure qu’il est malséant de pręter de pręter aux morts ce qu’ils n’ont pas dit.

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